IVT (ou injection intra-vitréenne)

Les IVT (ou injections intra-vitréennes) sont un traitement essentiel dans de nombreuses maladies de la rétine. Elles permettent d’administrer un médicament directement à l’intérieur de l’œil, au plus près de la macula, afin de préserver la vision. Le Dr Julien Gozlan, ophtalmologue à Paris, vous explique les indications, le déroulement, l’efficacité et le suivi de ce geste désormais courant et indolore.

Qu’est-ce qu’une IVT ?

Une IVT (ou injection intravitréenne) consiste à injecter un médicament dans le vitré, la gelée transparente qui remplit l’intérieur de l’œil. Ce mode d’administration permet d’agir directement sur la rétine, là où la maladie est active, tout en évitant le passage par la circulation générale.

Les médicaments utilisés sont principalement des anti-VEGF (comme le ranibizumab, l’aflibercept ou le brolucizumab) et parfois des corticoïdes lorsque l’inflammation joue un rôle. Le choix dépend du diagnostic et de la réponse au traitement.

Dans quels cas propose-t-on une IVT ?

Les injections intravitréennes sont indiquées dans plusieurs maladies oculaires fréquentes :

• Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) de forme humide.
• Œdème maculaire diabétique lié à la rétinopathie diabétique.
• Occlusion veineuse rétinienne centrale ou branchée.
• Certaines uvéites postérieures nécessitant une action anti-inflammatoire locale.

L’objectif est de stabiliser ou améliorer la vision en réduisant l’œdème et les exsudats au niveau de la macula.

Comment se déroule une IVT ?

L’acte se déroule au cabinet dans une salle de soin calme et aseptisée. Après une vérification médicale, des gouttes anesthésiantes sont instillées pour rendre l’œil insensible. Une désinfection soigneuse est effectuée autour de l’œil.

Le médecin réalise ensuite l’injection intra-vitréenne : une fine aiguille pénètre la paroi de l’œil à distance de la cornée pour délivrer le médicament dans le vitré. La procédure dure quelques secondes et est totalement indolore. La plupart des patients ressentent une légère pression, mais jamais de douleur.

Après l’injection

Il est fréquent d’avoir une légère rougeur, une sensation de grain de sable ou de voir une petite bulle dans le champ visuel pendant quelques heures. Ces symptômes disparaissent spontanément. Un collyre antiseptique et lubrifiant est prescrit pendant quelques jours.

À quelle fréquence les IVT sont-elles réalisées ?

Le schéma le plus courant débute par trois injections intravitréennes mensuelles, appelées phase d’initiation, puis le rythme est adapté selon la réponse observée sur l’OCT (scanner de la rétine). Ce protocole “treat and extend” permet d’espacer progressivement les séances si la rétine reste stable.

Chaque œil est traité indépendamment, selon son évolution. Le nombre total d’injections varie d’un patient à l’autre, et leur efficacité dépend surtout de la régularité du suivi.

Résultats et efficacité du traitement

Les études internationales ont montré que les IVT (ou injections intravitréennes) permettent de préserver la vision dans plus de 90 % des cas et d’obtenir une amélioration nette chez un patient sur trois. L’effet est souvent visible dès les premières semaines, surtout lorsque le traitement est instauré précocement.

L’objectif est de maintenir la meilleure vision possible à long terme, tout en limitant la progression de la maladie rétinienne.

Effets secondaires possibles

Les complications graves sont extrêmement rares (infection, inflammation intraoculaire). Elles sont prévenues par des mesures d’asepsie rigoureuses. Les effets bénins les plus fréquents sont une petite hémorragie conjonctivale ou une gêne passagère.

Suivi après injection intravitréenne

Un examen par OCT maculaire est réalisé régulièrement pour évaluer la réponse au traitement. Ce contrôle indolore permet de mesurer la disparition de l’œdème et d’adapter le calendrier des injections.

Il est essentiel de ne pas interrompre le traitement sans avis médical : la continuité assure la stabilité de la vision et évite les rechutes.

Pour aller plus loin

• OCT maculaire : l’examen de référence pour suivre l’efficacité des injections intravitréennes.
• Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) : la cause la plus fréquente nécessitant des injections intravitréennes.
• Œdème maculaire diabétique : autre indication majeure du traitement par injections.